Nous allons gagner malgré un combat à armes inégales

La campagne précédant la votation du 24 novembre ressemble à un combat inégal.

La Déclaration d’intention du 20 février 2012 elle-même porte le sceau des premières asymétries parce qu’elle favorise clairement le canton du Jura au détriment du Jura bernois et du canton de Berne.

Nos adversaires séparatistes engagent dans la campagne des moyens financiers bien plus importants que les antiséparatistes.

Dans le canton du Jura, aucune voix vraiment discordante ne se fait entendre. Chez nous, par contre, les séparatistes développent parfois leurs arguments avec une certaine arrogance et une touche de mépris. Chez nos voisins, tous les partis politiques sont pour le oui. Chez nous, en dépit de la volonté majoritaire de la population de demeurer dans le canton de Berne, plusieurs partis militent – d’ailleurs légitimement – en toute liberté pour le oui. Derrière la Roche-St-Jean règne une espèce d’unanimisme qui évoque davantage la chape de plomb grise qui recouvre monts et vaux en novembre qu’une belle, fraîche et joyeuse journée printanière. Chez nous un vif débat démocratique tient les consciences en éveil.

Nos adversaires tentent par tous les moyens de faire croire que le vote du 24 novembre ne constitue qu’une invitation à s’asseoir autour d’une table pour élaborer une constitution que nous pourrons toujours refuser. Nous devons constamment répéter cette incontestable vérité politique : si nous votons oui le 24 novembre, une dynamique se mettra en place qui conduira inéluctablement à une irréversible séparation du Jura bernois d’avec Berne.

Heureusement que des personnalités peu suspectes de sympathies antiséparatistes nous confortent dans la conviction de la justesse de certains nos arguments. Aussi bien Dick Marty, le président de l’AIJ, que Pascal Mahon, professeur de droit constitutionnel d’origine jurassienne, affirment clairement qu’ils ne voient pas quelle logique pourrait inciter un antiséparatiste qui ne veut pas d’une unification avec le canton du Jura à voter oui. Le fer de lance du séparatisme que fut le journaliste Victor Giordano écrit à juste titre qu’une nouvelle constitution ne pourra qu’être acceptée puisque seuls des citoyens domiciliés dans des communes qui auront finalement décidé de rejoindre le canton du Jura pourront siéger dans la Constituante.

Même si le combat semble inégal, nous pouvons vaincre parce que nos convictions sont justes et pertinentes. Nous vaincrons parce que nos cœurs et nos esprits nous pousseront à déposer un non franc et massif dans les urnes.